Une salle blanche est l’expression imagée d’une salle où la contamination (particulaire, microbiologique ou chimique) est maîtrisée dans des proportions acceptables selon le type d’activité que l’on compte y faire. Ces salles sont aussi appelées « Salles propres ». On trouve aussi d’autres appellations comme « Zones à Empoussièrement Contrôlée » (ZEC) ou « Salles à Contamination Maîtrisée ».
La norme NF EN ISO 14644 en donne une définition précise : «salle dans laquelle la concentration des particules en suspension dans l’air est maîtrisée et qui est construite et utilisée de façon à minimiser l’introduction, la production et la rétention de particules à l’intérieur de la pièce, et dans laquelle d’autres paramètres pertinents, tels que la température, l’humidité et la pression sont maîtrisés comme il convient ».
Ces termes ont tendance à être remplacés dans les dernières normes sorties. On parle actuellement plutôt de flux non-unidirectionnel (équivalent à turbulent) ou de flux unidirectionnel (dont le flux laminaire fait partie). Avec un flux turbulent, la baisse de la concentration en contaminant de la zone considérée se fait par simple dilution de l’air ambiant par l’air propre soufflé. La trajectoire des filets d’air est assez « anarchique », c’est pour cela que l’on utilise plutôt ce type de flux pour atteindre des classes de propreté au-delà de l’ISO6. Le flux unidirectionnel va au contraire présenter des filets d’air à peu près parallèles et des vitesses les plus homogènes possibles sur l’ensemble de la zone à protéger, entraînant ainsi l’évacuation en permanence de la contamination à l’opposé du plan de soufflage. On parle aussi d’ « Effet piston » et on le retrouve plutôt dans les classe de propreté ISO5 et mieux.
En application « Salle d’opération », l’utilisation d’un plafond filtrant (type flux unidirectionnel) se fera pour les zones à risque 4 voire 3. La notion de confort y est effectivement très importante (plus que dans bon nombre d’applications industrielles par exemple) puisque le personnel soignant peut rester plusieurs heures sous flux en conservant un niveau de concentration extrême. Cette notion de confort inclura la sensation de courant d’air, le niveau de température et d’hygrométrie mais aussi le niveau sonore. Pour cela, on sait que les vitesses de soufflage ne doivent pas être trop élevées. Mais il s’agit aussi de conserver les propriétés unidirectionnelles et la capacité du flux à évacuer rapidement la contamination émise. C’est pour cela qu’en application « salle d’opération » le bon compromis « confort/asepsie » a plutôt été situé à des vitesses de soufflage en sortie de plafond comprises entre 0,28 et 0,32 m/s. Mais rien n’empêche un futur utilisateur d’exiger d’autres valeurs pour des raisons médicales ou d’influence sur sa pratique (assèchement des chairs ou des cornées, travail des ciments en orthopédie, grands brûlés…).